L'album de sa vie d'Alain Bashung, nouvelle compilation en 3CD, réunit les titres majeurs d'un des répertoires le plus tubesques de la chanson rock française. L'album de sa vie (Quelle vie !) débute ainsi par Gaby Oh Gaby, l'allumette qui embrasa la carrière du chanteur à l'aube des années 80, avant de retracer le parcours de cet artiste multiple, populaire et exigeant, à travers une quarantaine de titres qui ont marqué les mémoires. Un dernier CD, consacré aux nombreuses reprises dont Bashung a jalonné son parcours, montre aussi l'étendue de l'inspiration (de Léo Ferré à Manset, de Elvis à Leonard Cohen) qui a irrigué cette oeuvre unique. A travers ce raccourcis de trente années de pleine effervescence, son sens de la mélodie immortelle (Vertiges de l'amour, Osez Joséphine, Madame rêve, La nuit je mens), ses virages musicaux en épingles, sa voix puissante, singulière, et son goût du non-sens à haute teneur poétique, cultivé au contact de paroliers d'exceptions (Boris Bergman, Serge Gainsbourg, Jean Fauque...), qui constitue désormais une langue à part entière. Mais la grande surprise de cette nouvelle anthologie, c'est la présence d'un morceau inédit, On n'a pas l'air..., qui date de 1981 et qui fut exhumé et mixé quarante ans plus tard par Mitch Olivier, l'ingénieur du son des sessions de l'époque. On y entend des échos du ska de l'époque à travers un sax enjoué, un harmonica bluesy qui traduit la fidélité de Bashung à ses influences fondatrices, mais les guitares et la rythmique dévoilent avec quelques heures d'avance le chapitre futur. Une découverte essentielle qui tient du miracle.
